Aujourd’hui je vous emmène au paradis !

J’ai donc quitté mon hôtel de Moulmein pour rejoindre Hpa-an qui est un peu plus haut et un peu plus à l’est donc proche de la frontière thaïlandaise. Par contre c’est quasi la limite de la zone ouverte aux touristes donc d’armée est pas mal présente sur zone. Cela rappelle que le pays n’est qu’en phase d’ouverture…

Pas une grande distance entre les deux villes mais les paysages sont totalement différents. Ici c’est tout plat mais avec des pitons rocheux calcaires, soit des massifs karstiques en français (la même chose que dans la baie d’Along au nord Vietnam) le tout avec des rizières de part et d’autre. Ce qui est commun : la terre rouge !

Pour les deux premières visites comme il ne faut pas perdre les bonnes habitudes : des pagodes :) Vous pouvez demander ce que vous voulez : Bouddhas assis, allongés, semi-allongés, qui ferment un œil, qui ont un œil plus gros que l’autre, qui sont à l’envers, qui sont blancs, y’a le choix ! Ah si quand même une nouveauté : le Bouddha en bambou !

Par contre ces deux pagodes permettront de découvrir le travail de minutie effectué à l’intérieur des bâtiments et surtout de le comparer avec les bâtiments dans lesquels les moines vivent !

Autre chose qui est complètement différent de nos églises : tu dois impérativement te déchausser pour entrer dans la pagode, tu dois avoir un pantalon et les épaules couvertes. Par contre à côté de cela il téléphone, mange, regarde la télé, écoute la radio, pique-nique et les enfants s’amusent et courent dans tous les sens. Ce n’est pas du tout le même rapport que nous aux lieux de culte !

Après cela visite de ma première grotte birmane (elles sont dans les massifs karstiques pour ceux qui suivent). Et pour une première ce fût une expérience !

L’entrée

Une fois dans la grotte la première salle est sympa, grande comme une cathédrale et pour changer Bouddha dans toutes ses positions.

Et là les choses sérieuses commencent. Allez, je plante le décor : il fait nuit-noir donc tu t’éclaires à la torche mais en te tenant comme tu peux aux roches car tu marches pied nus sur un sol quand même un peu humide (tu es dans une grotte n’oublie pas) en crapahutant pour monter et descendre pendant 30mn sur des escaliers qui parfois le sont et parfois le sont nettement moins ! Et pendant ce temps là pour maintenir la pression au-dessus de ta tête tu entends des milliers de chauve-souris mais comme il fait nuit-noir tu ne peux même pas voir ton ennemi potentiel!

Au bout de cela tu te dis que tu vas arriver dans une caverne d’Ali baba de Bouddha en or massif ! Et bien que nenni tu arrives direct au paradis ! Un village de l’ethnie des Môns s’est établi là ! Le village ? Il y a des lacs qui leurs permettent de faire leurs propres cultures avec des jardins flottants et aussi à des canards de vivre heureux (en attendant de visiter la casserole en tout cas).

Tu la vois la coque de noix, là, tu te dis même pas en rêve je monte dedans ? Et bien tu as le choix maintenant : soit la noix soit tu te retapes la grotte en te disant que certains passages, quand même, dans l’autre sens ça risque d’être comique (ou pas). Tu montes donc dans la noix mais comme tu es européens et pas asiatique tu ne maîtrises pas forcément super bien l’assise méditation sans déstabiliser la noix (note pour les prochains voyages touristiques en Asie : prendre des cours de yoga pour être plus souple). Ce qui devait arriver arriva j’ai déstabilisé la noix mais elle est sympa la noix donc en fait elle se maintient à flot, juste tu fais rire tous les Môns :) Rigolez rigolez derrière votre écran je voudrais bien vous y voir… J’avoue que pendant la navigation j’étais aussi à l’aise qu’un poisson dans un fishstick (bonjour David) car j’avais mon passeport ainsi que mon appareil photo donc si tout finissait à l’eau je n’étais pas dans la merde pour revenir en France. Mais Miss Noix a été super et n’a ni coulé ni pris l’eau ni chavirée !

Là tu traverses donc le lac, tu regardes un paysan qui barbotte car en train d’entretenir un parc à poisson, tu admires les nénuphars, tu passes dans une autre grotte pour arriver sur un autre lac, en voyant une paysanne dans son jardin flottant tu te demandes comment on peut tenir debout sur des nénuphars…

 

Et là il accoste et tout le monde descend… car oui il faut bien descendre. Tu abandonnes donc définitivement toute dignité et tu avances sur le cul pour arriver sur la terre ferme et là te lever.

Une fois sur le sol tu enchaines avec une balade à pieds en longeant la grotte et des rizières. Et à l’issu d’un virage tu quittes le paradis pour revenir direct dans le monde réel. C’était, avec la visite de l’île Bilu, un moment magique.

Quand nous avons rejoint le village Môn nous nous sommes arrêtés à une fête et là c’est reparti avec la ribambelle d’enfants qui veulent que tu les prends en photo et qui s’amusent en regardant le résultat sur l’écran de l’appareil. Le tout dans un océan de sourire des enfants et des parents !