samedi 30 mai 2015

Islande, pays des elfes, des hobbits et de Game of Thrones

Ce pays est une bulle irréelle, une bulle elfique en marge du monde. 

Au programme de ces 5 jours, les Westfjords et la péninsule Snaefellness. Reykjavik et le Golden Circle sont au programme des 3 jours supplémentaires pour cause de conférence.

Une seule deception pendant ce voyage : les maisons et d'une façon plus générale l'architecture. Les maisons n'ont vraiment aucun charme. Quelques unes (rares) sont colorées mais ça ne va pas beaucoup plus loin. 

Que dire? Les Westfjords sont grandioses, absolument majestueux et inoubliables. La péninsule Snaefellness et les 3 sites du Golden Circle sont également superbes mais après les Westfjords tout est un peu moins impressionnant. La grande autre différence entre les Westfjords et le reste : tout y est beaucoup plus sauvage et démesuré. Les montagnes sont aussi belles que les Alpes et les Fjords sont théâtraux. Aucun bus & aucune installation touristique, par contre de la nature à l'état brut, des champs de lave à perte de vue, la mousse verte sur la lave, des cascades féériques, souvent une impression de Grand Canyon, des oiseaux par milliers, des phoques qui se prélassent au soleil, des moutons et leurs agneaux mignonettes au possible, des confitures bonnes à se damner, du poisson bon et frais comme jamais et des habitants sympas. Et les couleurs... wahou... magnifiques.

Le pendant : cette région de l'Islande se mérite! Deux passages de montagnes avec, même si c'était la fin du mois de mai, neige, brouillard et déneigeuse! Et il ne faut pas oublier qu'on ne circule pas sur des routes goudronnées dans cette zone (sauf de très très rares exceptions) mais sur de la piste. Amoureux de l'aventure bonjour :) 

Si ce pays est absolument magnifique je dois cependant dire que je ne suis pas emparée d'une irrépressible envie d'y retourner comme je peux l'avoir pour les iles volcaniques hawaiennes. 

Et voici donc quelques unes des dernières photos prises (faut cliquer pour les agrandir) avec mon appareil photo adoré que l'on m'a volé lors des contrôles de sécurité à l'aéroport de Reykjavik :(







































samedi 16 mai 2015

Nothing stops Detroit

(Si vous cliquez sur les photos elles s'agrandissent).

A la sortie de Pittsburgh on entre en Ohio que l’on traverse de part en part. Des plaines et des fermes. Des fermes comme dans la petite maison dans la prairie. On s’y arrêterait bien pour courir dans les champs et faire un magnifique saut dans le passé. Un peu plus loin, de Cleveland à Detroit, si l’on peut sentir un air marin pas la moindre trace visuelle des Grands Lacs, le Lac Erié dans le cas présent.


Plus on approche du Michigan plus les usines chimiques et automobiles apparaissent : un air de Louisiane pour ceux qui se sont déjà aventurés hors du carré français et des somptueuses plantations (et leurs esclaves). Des usines chimiques monstrueusement monstrueuses. Même impression qu’à l’époque en Louisiane : comment un humain a-t-il pu concevoir de telles verrues ? Quel impact sur la santé des habitants ? Autre confrontation impressionnante alors que je suis toujours dans l’Ohio : une usine Ford. L’étendue de cette usine est sidérante. Après avoir vu la taille de cette usine on peut beaucoup plus facilement comprendre que toute la région a été impactée par la crise automobile. 

L’arrivée dans la banlieue de Detroit laisse sans voix. Avec le niveau de criminalité de Detroit aucune intention de m’aventurer là où les roues de la voiture le décident : je me demandais donc si j’allais pouvoir voir de mes yeux ses maisons abandonnées et/ou brulées.  Que dire. Depuis l’autoroute on peut en voir des dizaines et des dizaines. Conséquence, un immense sentiment de désolation car s’il est « facile » de regarder les photos de ces maisons, les voir aussi nombreuses et juste là est autre chose. Ce dont on peut s’apercevoir très rapidement également c’est la beauté de cette ville. J’y reviendrai.


Dès l’arrivée à l’hôtel, abandon de la voiture & jetage des sacs dans la chambre afin d’aller humer l’ambiance du downtown. Autre objectif : trouver quelque chose à manger en ce jeudi soir 21h.




Le downtown est à l’image de Detroit et en même temps on voit très vite que quelque chose n’est pas du tout normal. Detroit c’est une population noire à 80%. Dans le downtown : très peu de black. En fait General Motors a ramené son siège social dans le centre-ville, des milliardaires ont donc racheté les buildings et les réaménagent petit à petit en loft. La gentrification dans toute sa splendeur ! Autre effet de ces réaménagements à grande échelle : ce centre-ville étant d’une taille très modeste l’effet visuel du renouveau est immédiat. Si l’on ajoute les aménagements urbains, de superbes espaces verts et un front de lac parfaitement aménagé, on s’installerait bien là sans aucune difficulté.




Le lendemain matin dès 9h rendez-vous avec une guide pour découvrir la ville. Dit autrement, et moins pudiquement, rdv pour une séance de ruin porn. Forcément on ressent un sentiment mitigé quand on réserve un pareil tour de la ville : curiosité malsaine mais aussi volonté de comprendre. Je suppose que si l’on n’est pas passionné par la photo on ne voit rien d’autres que des bâtiments désinfectés.


















A noter une touche d'humour au milieu de ces ruines : faut bien garder du second degré face à tant d'adversité. Et même si mon arrière grand père a été déporté je dois dire que j'ai rigolé en voyant ce tag.


Autre objectif de ce ruin porn tour, découvrir le street art de Detroit. Un seul mot : wahoooou!!!






 




A la fin de ce tour (et ses 270 photos) je n’avais qu’une envie : réserver un second tour pour en voir davantage. Curiosité malsaine à son paroxysme pour le coup. Je ne l'ai pas fait et en fait à la fin de mon séjour à Detroit je ne voulais plus montrer ses photos ou, en tout cas, uniquement ces photos. D’où cette photo de la gare centrale de loin.


Pourquoi ? Je pense toujours que les photos de ces usines, églises ou écoles désinfectées sont d’un esthétisme rare mais je pense également que Detroit est une ville magnifique qui mérite bien mieux que cette exposition simpliste et réductrice. Petit tour d'horizon de ce qu'est AUSSI Detroit.















L'intérieur du David Whitney building


Le Fillmore




Réductrice car les buildings de cette ville sont à l’image des buildings de Chicago : simplement magnifiques. Les architectes les plus réputés et ambitieux sont derrière les buildings. Bien plus beaux que ceux de New York par exemple (et c'est moi l'amoureuse de NYC qui le dit).

Réductrice car je n’avais jamais vu des habitants aussi fiers de leur ville. On voit rarement des habitants porter des t-shirts à "l'effigie" de leur ville : ici je crois bien qu’un habitant sur deux en porte!

Réductrice car une multitude de projets émanent des habitants. Plus de supermarché ou supérette ? En réponse le système D a généré des fermes urbaines ! Assez impressionnant de voir toutes ces fermes au beau milieu d’une grande ville. Chapeau. 

Réductrice car seule une partie de la ville est à l’image de ce ruin porn. Downtown est en plein renouveau, le quartier universitaire est à l’image de tous les quartiers universitaires américains (avec son Whole Foods et ses brunchs) et dès que l’on passe « 8 mile » on est dans la banlieue de Detroit qui est une banlieue aisée à extrêmement riche.  

Simpliste car on a tendance à regarder cela avec nos yeux européens. Il ne faut pas oublier qu’aux Etats-Unis il n’y a pas les mêmes problèmes d’espace qu’en Europe. Il est donc normal pour eux d’abandonner un bâtiment pour aller reconstruire un peu plus loin. Lors du road trip Chicago – New Orleans en 2010 nous avions déjà pu voir des villes totalement abandonnées pour être intégralement reconstruites un peu plus loin. Lors de mon départ de l’hôtel le dimanche les valets m’ont demandé ce que je pensais de Detroit. J’ai donc dit à quel point je trouve cette ville magnifique, que j’en suis sincèrement tombée amoureuse et qu’il était donc triste de voir ces espaces à l’abandon. Leur réponse permet de relativiser : « ce n’est pas très grave car la nature reprend ses droits ». 

Loin de moi l’idée de minimiser les difficultés de Detroit, il y avait 300 écoles seules 100 sont toujours en activité ; la population est passé de quasi 2 millions à 688000 habitants; et le taux de chômage est de plus de 11% contre les 5 au niveau national. Il est néanmoins malhonnête de grossir les difficultés de Detroit et surtout de ne parler & montrer que cela. Surtout que 11% de taux de chômage on connait cela en France...

Autre chose qui revient régulièrement quand on parle de Detroit : l’insécurité. Je ne me suis jamais sentie en danger mais il faut reconnaitre que je n’ai vu personne écouter de la musique avec des écouteurs. Chacun reste alerte à son environnement immédiat. Ma guide m’a dit qu’elle n’avait pas d’arme sur elle mais par contre elle avait un taser.  Le plus dingue c’est finalement de le préciser. Nous devions visiter une école, elle a abandonné l’idée en voyant deux mecs assis sur un banc non loin de là en me disant qu’il n’y avait qu’une seule entrée et donc une seule sortie pour s’échapper en cas de besoin. Rester sur ses gardes mais pas la peine de paranoïer. Du coup au final je me suis aventurée dans un des quartiers d’Eminem quand il était ado, l'un des plus pauvres de Detroit. Le quartier de la fameuse maison qui est sur la couverture de MMLP et de MMLP2. Quelle tristesse de voir des quartiers totalement à l’abandon. Quartier résidentiel typiquement américain par contre. 




J’ai d’ailleurs demandé à ma guide si cette renaissance dont on entend régulièrement parler pour la ville était quelque chose de significatif ou pas. Elle m’a dit que ce redémarrage est bien réel mais concentré sur quelques zones. 

Autre symbole de Detroit : la voiture. Le samedi visite du Henry Ford Museum. Je n’ai pas visité le village car trop Disneyland à mon gout. J’ai préféré le musée et l’usine & sa chaine de production du pick-up. Le musée est très bien mais tout de même pas exceptionnel. La visite de l’usine est par contre incroyable : on sait grâce à Charlie Chaplin que le travail à la chaine est « particulier » mais le voir de ses yeux… ouch. Une énorme envie de vomir en sortant de là.






Ce we à Detroit fut également l’opportunité d’une séance shopping : craquage en règle sur les t-shirts siglés Detroit :)

Pour finir deux messages en lien avec la musique qui m'ont fait bien rire :)



En résumé début juillet je vais très probablement faire un petit tour autour des Grands Lacs. Je repasserai surement par Detroit car je suis vraiment tombée en amour pour cette ville.